Dans ce BILLET, Guy Hauray nous indique les dérives possibles de la catégorisation du burn-out comme maladie professionnelle et propose des solutions pour mieux prévenir ce fléau au cœur de l’entreprise.
En France, le spectre de la qualification du burn-out comme maladie professionnelle n’est pas loin.
Des conséquences financières et organisationnelles profondes sont à prévoir pour les entreprises. Aujourd’hui, on estime que plus de trois millions d’actifs ont un risque élevé de burn-out, soit 10,5 % de la population active. Elle est d’environ 7.5% en Amérique du Nord.
Dans ce contexte, le burn-out se défini comme une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d’impuissance et de désespoir, d’échec et d’incompétence «dans le travail».
BURN-OUT, MALADIE PROFESSIONNELLE ?
Ce syndrome touche toutes les professions. Les plus exposées se caractérisent par un niveau élevé de responsabilités où les sollicitations mentales, affectives et émotionnelles sont importantes.
Une question essentielle s’impose. Comment objectiver et déterminer médicalement la frontière entre l’épuisement professionnel et personnel?
Lorsqu’il s’agit de santé mentale, l’évaluation est souvent plus subjective qu’objective. En ce sens, il est difficile de déterminer si les causes de déséquilibre sont d’ordre personnel ou professionnel tant le boulot s’invite à la maison et inversement.
DES STATISTIQUES
Il est curieux de constater, qu’en France, la durée effective annuelle moyenne de travail est de 1.646 heures. Cela représente le niveau le plus faible parmi les 28 pays de l’Union européenne. Soit 130 heures de moins qu’en Italie, 165 heures de moins qu’en Espagne, 199 heures de moins qu’en Allemagne et 228 heures de moins qu’au Royaume-Uni.
ALERTE
Alors comment expliquer que la France détienne le record au niveau du burn-out? Dans l’entreprise le problème ne semble pas être dû à une surcharge de travail mais bien aux conditions organisationnelles de celui-ci.
Plusieurs entreprises et organisations, et non des moindres, ont carrément institutionnalisé une gestion du «pourrissement de la vie» des employés dont elles souhaitaient se séparer sans leur verser d’indemnités. Et, pour cette raison, il est fort probable que le lobbying de ces entreprises milite en faveur de la classification du burn-out comme maladie professionnelle.
ENCADRER CETTE «PATHOLOGIE EN DEVENIR»
L’encadrement de cette future pathologie va, au préalable, exiger une définition précise. Toutes les dérives et les tricheries seront possibles. Et même si l’auteur de ces lignes désapprouve les comportements de certains patrons à la solde de grands groupes d’intérêts, il faut admettre que l’ensemble du patronat fait preuve d’une sensibilité humaine.
Ce n’est pas l’humain, au bout du compte qui profitera de la classification médicale du burn-out. C’est encore une fois les industries pharmaceutiques et les pseudo centres de cure dirigés par des «médecins de business» qui prolongeront à souhait les séjours de récupération. Tout comme dans certains centres de désintox au tarif de 10.000€/semaine, ce seront les injections pour anesthésier le patient qui seront prescrites. Pas grand chose de plus…
POUR LES ENTREPRISES, les conséquences seront triples.
En qualifiant le Burn-out comme maladie professionnelle, les services de madame la Ministre Marisol Touraine vont augmenter la tension en terme procédural dans les services RH
- Une charge administrative supplémentaire plutôt inquiétante pour les services RH.
Inquiétante parce que les DRH sont déjà submergés de tâches administratives. Entre autre, ils disposent de moins en moins de temps pour se consacrer à leur véritable mission : celle d’être à l’écoute du personnel. - Le taux de cotisation va fatalement augmenter.
En 2016, chaque arrêt de travail pour raisons professionnelles qui dure entre 16 et 45 jours impacte le relevé de compte employeur d’une entreprise à hauteur de 1.600€ en moyenne. Cette imputation passe à plus de 30.000€ s’il s’agit d’un arrêt de plus de 150 jours.
Ainsi, la consécration de cette maladie comme étant professionnelle va nécessairement faire gonfler les taux de cotisations des entreprises, et ce même s’il s’agissait d’arrêts de travail de courte durée. - Les frais de suppléance d’un cadre supérieur en arrêt maladie sont très élevés.
De multiples implications sont à considérer, le temps d’arrêt de travail est sujet à de multiples facteurs étant très difficiles à évaluer. Et chacune de ces implications a un impact sur le développement de l’entreprise.
LA SOLUTION EST AILLEURS
La solution repose sur la formation des collaborateurs de l’entreprise, notamment du personnel encadrant.
Savoir aider l’entreprise à disposer d’une vision claire de ses risques psychosociaux implique de l’aider à trouver des solutions opérationnelles pour y remédier. Les facteurs à évaluer doivent avoir trait au fonctionnement de l’entreprise, à la santé et la sécurité, ainsi qu’au ressenti des collaborateurs.
La formation des managers est fondamentale afin que des changements puissent s’opérer notamment sur la charge de travail, les rapports entre collaborateurs, et diminuer ainsi les risques de burn-out.
La démarche doit être portée par les personnes et instances avec les plus hautes responsabilités afin que des changements puissent s’opérer en irriguant toute l’entreprise. Dès lors, le burn-out doit être au cœur des préoccupations des entreprises. Il est lié à l’évolution de nos organisations et à la progression de la digitalisation de nos outils et processus de travail.
CE QUE JE PROPOSE
Un séminaire STRESS-BURN-OUT fondamental s’adressant aux psychothérapeutes, coachs et conseillers en relations humaines. Ce séminaire enseigne comment aider la personne à se construire mentalement afin d’éviter le burn-out. Le but est également d’aider la personne à se reconstruire et à se réadapter au sortir d’un arrêt-travail pour cause de burn-out.
Suite à ce séminaire, les participants qui agissent comme formateurs-animateurs en entreprise seront en mesure de proposer des «journées entreprise» pour aider celles-ci à réduire significativement le taux de burn-out et reprendre le chemin de la croissance.
Consulter notre code d’éthique et de déontologie.
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